Clémence Fruit pour le magazine Healthy Fil interroge Laurence Moreau sur 11 idées reçues sur le Stretching Postural.

Mythes et réalité

Notre experte: Laurence Moreau, Kinésithérapeute, enseignante en stretching postural

 Idées reçues sur…Le stretching postural

Autrement appelé gymnastique de l’instinct, le stretching postural (SP) est une technique fondée par Jean-Pierre Moreau en 1981 qui consiste à maintenir des postures simples et faciles en vue de prévenir ou soulager certaines pathologies, mais surtout travailler à notre mieux être. Explications avec la fille du fondateur, Laurence Moreau.

Cela ressemble à de la gymnastique ou du taï-chi

Faux. Le taï-chi n’a absolument rien à voir avec le stretching postural car le premier est dynamique, le second ne l’est pas du tout. Quant à la gymnastique, il n’a également que peu de choses en commun. Le stretching postural est en effet à part : il s’agit d’une technique statique globale. En revanche, ils tendent vers le même but, à savoir se renforcer musculairement et gagner en souplesse.

 C’est une activité réservée au troisième âge

Point du tout ! Il n’y a qu’à assister à un cours pour s’en rendre compte : on y trouve aussi bien des sportifs pour optimiser leur pratique que des ados traités pour des scolioses notamment, que des personnes en forme qui veulent simplement le rester, ou des personnes plus âgées. Mais en aucun cas, il s’agit d’une discipline pour seniors. Elle est ouverte au contraire à quiconque veut prendre soin de soi.

C’est inutile : on ne peut pas gagner en souplesse

C’est complètement faux. On peut gagner en souplesse à n’importe quel âge. C’est scientifiquement prouvé. Et même pour les personnes atteintes de pathologies censées les limiter (lombalgies, périarthrites de l’épaule, dorsalgies, scolioses…). Le stretching postural va précisément chercher à gagner en souplesse en étirant tous les muscles et en travaillant sur la plasticité musculaire. En revanche, les étirements sont toujours progressifs et complétés par des contractions musculaires volontaires.

  Ce n’est pas dynamique du tout, et on ne travaille pas le cardio  

Vrai. Effectivement, ce n’est pas du tout dynamique puisque le fondement du SP repose sur le maintien des postures. En revanche, ce n’est pas pour autant que le cardio n’est pas sollicité du tout. C’est malgré tout physique, mais incomparable avec une séance de HIIT !

On peut se faire mal avec le stretching postural

Faux. Il y a vraiment peu de chances ! En effet, toutes les postures sont réalisées sous le contrôle d’un coach formé. La méthodologie est très précise : le placement est essentiel. C’est pourquoi il n’y a aucune recherche de performance, de modèle ou de compétition. À chacun de repousser ses limites selon ce qu’il recherche. Et bien évidemment, on s’échauffe avant chaque séance.

On travaille un seul ensemble de muscles à la fois

Point du tout, car le SP est une technique globale qui sollicite l’ensemble des muscles. On travaille lentement et progressivement sur la musculature profonde, en fonction de vos forces et faiblesses. On alternera ainsi le stretch tonique, actif et progressif, avec un stretch lourd qui consiste en un relâchement progressif.

 C’est une activité où l’on progresse peu… Les séances sont identiques tout au long de l’année

Faux. Les séances sont extrêmement variées tout au long de l’année, car on travaille en progressivité. En revanche, chaque séance, même si les cours sont collectifs, a une approche individuelle et chacun progresse à son rythme. Rapidement, on constate que les épaules sont plus relâchées, la nuque se tient mieux et surtout le dos est plus droit. Toute la posture y gagne !

Encore une nouvelle tendance que l’on ne trouve donc pas encore partout en France…

Faux. La technique est née en 1981, alors autant dire qu’elle est loin d’être nouvelle. Ainsi, elle n’est plus du tout confidentielle car elle a fait son chemin. Plus de 400 coachs sont certifiés et donnent des cours partout en France. Il y en a sûrement un à côté de chez vous…

 Le mental et la respiration sont essentiels dans le SP

Vrai. Le mental est essentiel, oui, car on joue beaucoup sur l’inconscient pour être plus présent à son propre « système postural » (souplesses et raideurs musculaires propres à chacun). On connecte son corps à son esprit et on mise sur la proprioception. Quant à la respiration, il en existe deux spécifiques, indispensables au maintien des postures. La petite respiration est appliquée pendant les postures, tandis que la grande respiration l’est à la fin de chacune d’entre elles, et en fin de séance.

On peut soigner/prévenir certaines pathologies avec le SP

Tout à fait ! La méthode a été créée, initialement, pour rééduquer les pathologies du rachis mais elle peut traiter bon nombre de maladies articulaires et traumatiques, chroniques ou non. Si elle ne peut pas se substituer aux traitements, elle les complète dans une démarche de prise en charge et une compréhension globale de l’individu.

Il n’y a aucun intérêt pour les sportifs à pratiquer

Faux. Au contraire, le SP va optimiser la pratique en aidant à une meilleure respiration, plus adéquate, en éliminant les toxines ou en renforçant les muscles posturaux. Le but est toujours de prévenir les tensions liées au sport, parfois traumatisantes, au travers des étirements. Tout le monde a donc tout intérêt de s’y initier pour éviter de finir chez le kiné !

Plus d’infos > stretching-postural.com